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LES LIGNES SARREBOURG - ABRESHVILLER ET LA FORGE - VALLERYSTHAL

 

L'histoire d'une ligne et de son antenne disparues, aux sources de la Sarre.


Sarrebourg – La Forge - Abreschviller

Le 4 janvier 1892, la ligne reliant Sarrebourg à Abreschviller est ouverte à la circulation des trains. Elle a une longueur de 16,268 Km et comporte quatre gares affectées tant au trafic voyageurs que marchandises (Lorquin, Barville-Bas, Vasperviller-St Quirin, Abreschviller), deux haltes voyageurs (Imling et Nitting) et une gare de correspondance (La Forge). Lors du premier service sur la ligne, on compte quatre AR Sarrebourg - Abreschviller. Le temps de parcours entre les deux gares extrêmes de la ligne est d'environ une heure.
La ligne Sarrebourg (Saarburg) - Abreschviller (Albreschweiler) suit au départ de Sarrebourg la grande ligne Paris - Strasbourg tout en desservant la halte de Imling (Imlingen). 1,5 kilomètre après, la ligne bifurque vers la gauche et quitte la plate forme commune d’avec la ligne de Paris. Elle atteint alors La Forge (Oberhammer) au Pk 5,243. A la sortie de cette gare de bifurcation, la ligne d' Abreschviller laisse sur sa gauche la ligne de Vallérysthal et passe sous le pont-canal du canal de la Marne au Rhin. La ligne rejoint ensuite Lorquin (Lörchingen) puis la halte de Nitting (Pk 9,866). La ligne entre alors dans a Vallée de la Sarre Rouge et dessert successivement les gares de Barville-Bas (Unter-Barville) au Pk 11,850 et Vasperviller-St Quirin (Wasperweiler-St Quirin) au Pk 14,255. Enfin, la ligne atteint Abreschviller (Alberschweiler) au Pk 16,268. Cette gare en cul de sac est équipée d'une remise à locomotive mais aucune plaque tournante n'est installée. Les marches tendeur en avant pour les locomotives à vapeur sont donc de rigueur.

Sur cette ligne beaucoup de gares sont à l'écart des villages. Il en est ainsi de la gare de Vasperviller-St Quirin située à un kilomètre de Vasperviller et quatre de Saint Quirin ! Même constat pour les gares de Lorquin et de Nitting qui à l'époque étaient plus ou moins loin de leur village respectif.
Cette ligne sera numérotée par la suite 36

L' antenne La Forge - Vallérysthal.

La ligne La Forge - Vallérysthal est ouverte à la circulation le 1er juin 1892.
Elle a une longueur de 9, 417 km. Elle comporte une halte (Hartzviller), deux gares (Hesse et Vallérysthal) et la gare de bifurcation de La Forge.
Pour son premier service, on note la mise en place de quatre mouvements dans chaque sens.
La ligne de Vallérysthal a son Pk 0 en gare de La Forge (Oberhammer). A la sortie de celle-ci, la ligne laisse sur sa droite la ligne d'Abreschviller (Albreschweiler) et suit jusqu'à Hesse (Hessen) au Pk 1,789 le canal de la Marne au Rhin. Par l'intermédiaire d'un pont supérieur métallique, la voie franchit le canal peu après la gare. La ligne traverse ensuite la forêt de Hesse et court alors jusqu'à Hartzviller (Harzweiler) au Pk 6,381, puis se termine en cul de sac en gare de Vallérysthal-Trois-Fontaines (Vallérysthal-Dreibrunnen). Cette gare possède un petit faisceau de trois voies et une remise à locomotives sans plaque tournante. Des embranchements desservant la cristallerie sont construit pour la desserte de l'usine.
Cette ligne sera numérotée par la suite 36.6

La vie de deux petites lignes.. locales

Ces deux lignes ont été construites naturellement pour l'acheminement vers Sarrebourg des habitants et des produits agricoles des vallées de la Sarre et de la Bièvre. Mais, il faut souligner que le nombre important des touristes se rendant à Abreschviller a contribué à la construction de la ligne.
Du point de vu industriel, la ligne a permis d’offrir une desserte ferroviaire aux cristalleries d’Hartzviller et Vallérysthal. Mais, c’est dans le bois que la ligne d’Abreschviller a fait recette. En effet, elle a permis le prolongement de la ligne forestière d'Abreschviller pour l'acheminement des grumes de bois dans la vallée. Cette ligne a écartement de voie de 70 centimètres est apparu dés 1884 et s'est développée à partir de 1892 dans la forêt vosgienne. Elle permet l'acheminement à Abreschviller de grumes de bois provenant d'arbres arrachés au cours de violentes tempêtes.
La ligne vivote alors et traverse la première guerre mondiale. A l’issu du conflit, elle est gérée par les Chemins de fer d’Alsace-Lorraine en attendant d’être exploitée par la SNCF à partir de 1938
L’administration allemande fait sa réapparition durant la tragique seconde guerre mondiale.
Les années 50 marqueront un début de modernisation : Sur les lignes Sarrebourg - Abreschviller / Vallérysthal, le trafic voyageurs est assuré à l ' aide d ' autorails De Dietrich de types X 42 000 ou X 3700 succédant ainsi aux 230 F du dépôt de Sarrebourg. Quelques années plus tard, ce sont les célèbres autorails X 3800 (surnommés "Picasso") qui prennent le relais des De Dietrich. Les autorails roulent systématiquement en jumelage entre Sarrebourg et La Forge. En cette gare de bifurcation, les deux autorails sont découplés pour se diriger en solo soit sur Abreschviller, soit sur Vallérysthal.
Pour le trafic fret, les locomotives de manoeuvre diesel remplacent les petites locos vapeur chargées de ces fonctions. Les 63000 font leur apparition.

20 années d’agonie

Mais, le 31 mai 1970, les services voyageurs des lignes Sarrebourg - Abreschviller et Sarrebourg - Vallérysthal sont transférés sur route. Une liaison par car à tarification S. N. C. F. remplace la liaison ferroviaire. Cependant, un trafic marchandises concernant quelques gares est maintenu sur les deux lignes. Ces dernières deviennent des lignes coordonnées.
La halte de Imling était équipée d'un quai militaire. Celui-ci est vendu le 6 avril 1967. Les terrains de la gare trouvent un acquéreur le 14 février 1975. Les gares de Nitting et de Vasperviller - St Quirin ferment au trafic marchandises en même temps qu'au
trafic voyageurs. Barville - Bas est fermée aux marchandises en 1974. Les gares de Lorquin, Abreschviller, Hartzviller et Vallérysthal restent ouvertes.
Le trafic marchandise étant en plein déclin, la ligne La Forge - Vallérysthal est fermée à tout trafic le 22 janvier 1989. Elle est déclassée par le décret ministériel du 16 décembre 1991 (Parution dans le Journal Officiel de la République Française du 20 décembre 1991)
Sur Abreschviller, la situation n’est guère meilleure. Le trafic fret de Lorquin ne cesse de décroitre à partir de 1985, pour devenir nul à partir de 1988, tandis que la scierie d’Abreschviller diminue progressivement sont trafic fer.
Le 29 septembre 1991, le couperet tombe sur la section de ligne La Forge -Abreschviller. L' Installation Terminale Embranchée (I.T.E.) de l'armée à La Forge ainsi que la gare d' Abreschviller sont fermées au trafic. Le déclassement de la section intervient au cours de l'année 1992 par le décret ministériel du 18 septembre 1992.
En 1993, ces deux sections sont déposées mettant ainsi un terme à un siècle de chemin de fer dans les Vallées de la Sarre et de la Bièvre.
Le déclassement de la section entre Sarrebourg et La Forge est prononcé en 1995, la dépose se réalisant rapidement.
La reconversion de la plateforme a vite été trouvée : Outre l’élargissement de la route départementale sous le pont-canal de La Forge, des pistes cyclables ont été aménagées tant vers Abreschviller que Vallérysthal.
Certains bâtiments voyageurs des deux lignes existent toujours comme à Vallérysthal, Hartzviller, Hesse, Vasperviller - Saint Quirin ou Abreschviller. Ils sont devenus des maisons individuelles ou des sièges d'association. Moins chanceux, le bâtiment de la gare de La Forge a été détruit en 1987 par la D. D. E..


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