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      Reliée
            à toute l'Europe par trains de nuit, l'Italie a sa desserte nocturne
            qui s'est fortement réduite.       
       
       L’Italie des années 80 est un pays parcouru
        par de nombreux trains internationaux de nuit, qui répondent à des
        besoins diversifiés : 
• 
        les échanges économiques et le tourisme culturel pour les
        villes du Nord du pays, 
• 
        le tourisme  vers les grandes plages de l’Adriatique, 
• 
        l’accès direct et facile vers la Grèce via les ports
        de Bari ou de Brindisi,  
• 
        le retour des travailleurs expatriés aux quatre coins de l’Europe
        vers l’Italie du Nord, mais aussi vers le Mezzogiorno. 
        Pour répondre à ces demandes, des trains de nuit classiques
        de bon ou moins bons niveau de confort, des autos-trains, mais aussi
        des trains d’agence relient l’Italie à la France,
        au Benelux, la Grande-Bretagne (via les Ports français et belges
        de la Mer du Nord), à l’Espagne, à la Suisse, à l’Allemagne,
        et à l’Autriche. 
        Mais l’évolution de la société, du tourisme,
        des moyens de transport extra ferroviaires et enfin des relations entre
        les entreprises ferroviaires et TrenItalia offrent un coup de botte dévastateur
      aux dessertes de nuit, plus particulièrement sur les offres Benelux/Allemagne/France – Italie. 
      Coté Belgique, une amélioration de la qualité de
        l’offre est mise en place dans les années 90, pour ne plus
        avoir recours à des trains long, lourds et lent, et permettre
        des dessertes à des heures convenables des différentes
        villes, tant coté Benelux que coté Italie. Cette desserte
        profite également à tout l’Est de la France (Metz,
        Strasbourg). Ainsi, les différentes reformes horaires ont permis
        l’installation d’une offre cohérente, qui comprend
        au milieu des années 90 :  
• 
        un aller-retour de qualité entre Bruxelles et Milan, via Luxembourg
        et Bâle, prolongé Venise en fin de semaine (train 298-299), 
• 
        un aller-retour spécialisé Bruxelles – Rome, acheminé dans
        le sens Nord – Sud par l’Edelweiss entre Bruxelles et Bale,
        circulant quotidiennement en été (train 1294-295/1295), 
• 
        un auto-train estival de Bruxelles vers Rimini et Ancône, dénommé Freccia
        Del Sol (train 1290-1291). 
        A l’été 1999, la SNCB décide de renforcer
        de façon significative son offre auto-train vers l’Italie,
        avec la création d’offres Bruxelles – Milan et Venise
        par le train 298-299 et la création hebdomadaire du Freccia
        Del Tirreno Bruxelles – Rome par utilisation de la rame du Freccia
        Del Sol. Cette dernière nouveauté est malheureusement la
        conséquence de la suppression de l’offre classique Bruxelles – Rome,
        qui est également compensée par la création d’une
        tranche temporaire Bruxelles – Florence au train 298-299. 
        Mais le temps des suppressions massives arrive. Première alerte
        en décembre 2002, suite à une mésentente avec TrenItalia,
        la SNCB supprime unilatéralement le train de nuit Bruxelles – Milan/Florence
        et l’auto train Freccia Del Tirreno. Le Freccia Del
        Sol, limité à Bologne
        par souci d’économie perd ses arrêts commerciaux en
        France, et circule pour la dernière fois à l’été 2003,
        conformément à la politique d’abandon du train de
        nuit de la part de l’opérateur historique belge.  
      Aux Pays Bas, au-delà de l’essai d’un concept original
        sous le nom d’OverNight-Express (voir encadré), l’offre
        de nuit vers l’Italie, après avoir été entièrement
        supprimée par NS International fin 2002, a revu le jour via : 
• 
        EuroExpressTrein Charter, par la création en 2004 d’un AutoSlaap ‘S
        Hertogenbosch – Bologna, 
• 
        CityNightLine, par la remise sur les rails en décembre 2007 d’un
        train de nuit Amsterdam – Milan, dénommé Apus. 
         
      Du
          coté de la France, l’assèchement de la desserte
        a également été violent, malgré les tentatives
        de redressement opérées conjointement par la SNCF et les
        FS plus particulièrement sur les trains touchant Paris. 
        Ainsi en juin 1996, l’offre entre Paris et l’Italie est élaguée,
        pour tenter de la stabiliser et de pérenniser quelques segments
        porteurs par la suppression : 
• du Napoli-Express Paris – Naples, et sa transformation en train
        temporaire Paris – Rome, pour le renforcement en pointe du Palatino, 
• du Parthénon-Express Paris – Brindisi 
Coté auto-train, après la suppression de l’offre
        spécialisée Paris – Italie et de son report sur les
        trains traditionnels à l’été 1998, l’offre
        est finalement entièrement éliminée à la
        fin de l’été 2000 . Le train saisonnier Paris – Ancône,
        qui a pris le relais du Parthénon-Express est supprimé à la
        fin du service 1999, le train dédoublant le Palatino adopte
        quand à lui
        le régime de la circulation facultative. 
        A la suite de toutes ces mesures, l’offre Paris – Italie
        se stabilise en 2000 sur 4 allers-retours, composés des trains,
        Palatino Paris - Rome, Galiléi Paris – Florence, Rialto
        Paris – Venise et Stendhal Paris – Milan. 
        En outre, une volonté d’amélioration de l’offre
        se manifeste concrètement par : 
• 
        la création d’une société d’exploitation
        commune pour la SNCF et les FS dénommé Artesia 
• 
        la remise à niveau en 1999 du matériel utilisé sur
        les quatre trains régulier Paris – Italie, avec introduction
        de nouvelles voitures-lits (Excelsior), et de voitures couchettes rénovée
        du type T4, issues du parc des FS. Les voitures SNCF type Bc10ux étant
        maintenu pour offrir une offre à moindre prix (T6).  
        Avec l’arrivée du TGV Méditerranée, les trains
        de nuit Paris – Italie sont basculées de la gare de la gare
        de Lyon à la gare de Bercy pour le 10 juin 2001. 
        Mais les temps difficiles arrivent à nouveau après une
        embelli qui nécessite à nouveau la mise en marche d’un
        train de dédoublement certains jours entre Paris et le Mont Palatin.  
        Au premier semestre 2003, le marché du transport ferroviaire entre
        la France et l’Italie est en pleine chute (-19% en trafic), déstabilisant
        les résultats et prévisions d’Artesia. L’environnement
        concurrentiel s’est durci suite à l’arrivée
        des compagnies aériennes low cost et à la mise en place
        de politiques agressives des prix sur ce marché ainsi que de nouvelles
        offres des compagnies classiques. Ces résultats ont donc amené la
        SNCF et TrenItalia à modifier l'offre de nuit sur la relation
        Paris -Rome dès décembre 2003 avec le passage progressif à un
        seul train de nuit entre Paris et Rome, avec desserte de Florence. L’avenir
        de la relation Paris – Venise s’assombrit, la SNCF souhaitant
        se retirer de l’exploitation du Rialto. 
        Finalement, TrenItalia reprend à sa charge en 2005 l’ensemble
        de l’offre de nuit Paris – Italie. Avec la suppression des
        trains Galiléi et Rialto, seuls deux trains sont maintenus : Le
        Palatino Paris – Rome et le Stendhal Paris – Milan - Venise.
        Sur ce dernier train, une tranche Paris – Milan – Turin est
        testée sur l’année, finalement non reconduite par
      la suite. 
      Dans le sud de la
          France, l’offre s’est par contre réduite à néant.
        Alors que dans les années 80, des trains étaient proposés
        entre Nice, Rome et Venise, mais aussi entre Nantes, Bordeaux, Hendaye,
        Cerbère d’une part, Gênes, Milan, et Rome d’autre
        part, toutes ces relations ont aujourd’hui disparu. Derniers actes
        de l’histoire, la suppression anticipée fin 2002 de l’offre
        devenue estivale Cerbère – Milan, en décembre 2007
        de la relation de nuit Cerbère – Nice, puis en juin 2008
        du train de nuit Nice – Rome/Venise, qui venait d’être
        mis en qualité par TrenItalia, sous l’offre commerciale « Riviera ». 
      Ces coupes sombres
          se sont aussi appliquées aux relations via
        le Lötschberg/Simplon, le Gothard, le Brenner et le Tarvisio.  
        Ainsi, il y a dix ans, circulaient trois trains réguliers entre
        la Suisse et l’Italie : le Gottardo Zürich – Chiasso – Rome/Venise,
        le Roma Bâle/Genève – Domodossola – Rome, et
        le Simplon-Express Genève – Venise/Vinkovci.  
        Pour optimiser l’offre, toute la desserte de la Suisse est regroupée
        au sein du Roma Bâle/Genève/Zürich – Rome acheminant
        des voitures Genève/Zürich – Venise. Fortement menacé,
        le train est rebaptisé Luna au service 2007, tandis que seule
        des voitures Zürich - Venise sont maintenues mais désormais
        acheminées par le Zürichsee et le Brenner Express. La tranche
        Bâle – Rome passe à son tour à la trappe en
        décembre 2007, cette disposition est rendue possible par la déviation
        de la tranche Zürich – Rome par Berne. Malheureusement, en
        décembre 2009, le Luna est entièrement supprimé. 
        A coté de cette offre régulière, des trains étaient également
        mis en route entre la Suisse et la côte Adriatique Italienne. Ici
        aussi l’offre a été fortement réduite, le
        Freccia Delle Puglie Zürich – Pescara – Lecce a fermé le
        bal des suppressions fin 2007. 
      La route de nuit
          Allemagne – Italie, comprenant des trains de
        nuit classique et des autos trains est essentiellement tracée
        par Salzbourg et le Brenner. Chaque soir, y transite le Lupus Munich – Rome,
        qui achemine une tranche Munich – Venise désigné Pictor.
        En complément, DB AutoZug y fait transiter ses autos-trains en
        provenance de Berlin, Hambourg et Düsseldorf et à destination
        de Bolzano (en hiver) et Vérone (en été). C’est
        tout ce qui reste de l’importante desserte qui comprenait jusqu’en
        décembre 2007, au départ de la Bavière, 
• 
        le Brenner-Express Munich – Florence/Venise, 
• 
        le Capri Munich – Rome - Naples, 
• 
        un train saisonnier Munich – Pescara trois fois par semaine à la
        belle saison.  
        Ces autos-trains remplacent aujourd’hui, les anciens Spree-Alpen-Express        Berlin – Vérone ou Dolomiten-Express Dortmund – Bolzano. 
        Le transit par les routes Bâle – Simplon, Bâle – St
        Gothard reste secondaires. Via Bâle, circule chaque nuit le train
        Apus Dortmund – Milan, amorcé/prolongé Amsterdam
        chaque fin de semaine. En saison s’ajoute quelques autos-trains. 
        Il n’y a plus de trains de nuit qui transitent par Schaffhausen
        et le St Gothard depuis la suppression totale des trains estivaux Stuttgart – Naples
        et Lecce, qui transitaient par Schaffhausen. 
      Le Tarvisio conserve
          les AutoZug Berlin, Hambourg, Düsseldorf – Trieste,
        mais surtout, les deux trains de nuit Vienne – Italie, dénommés
        auparavant San-Marco vers Venise et Remus vers Rome, circulant alors
        tous deux via le Semmering. Mais leurs itinéraires et leurs noms
        ont changé. Le premier a été renommé Don
        Giovanni, et circule via la Westbahn, puis les Tauern, et enfin Gorizia.
        Le second, qui emprunte toujours le Semmering, porte désormais
        le nom de Tosca et a gardé ses voitures directes pour Milan.  
        Ces changements sont intervenus suite à la reprise de l’offre
        Vienne – Italie de jour et de nuit sous la marque Allegro en décembre
        2004. Cette mise en qualité n’a pas empêché la
        réduction de l’offre de pointe en décembre 2007 avec
        la suppression du train Aïda (ex Adria-Express) Vienne – Ancône
        et des voitures Vienne – Livourne du Rigoletto, lui-même
        supprimé définitivement un an plus tard. 
        En pointe hebdomadaire, le Rossini vient toujours s’ajouter sur
        Vienne - Rome, en suivant exactement le même itinéraire
        que le Tosca. Ce dernier a en effet des capacités de renforcement
        limitées, de part l’ascension du Semmering et du fait qu’il
        est jumelé avec le CNL Lupus entre Bologne et Rome. 
     | 
    
      
        
          | Derrière
                les noms  | 
         
        
           • Palatino
                  : La colline du Palatin est une des sept que compte Rome. C'est
                  une des parties plus anciennes de la ville 
           | 
         
       
      
        
          | OverNight-Express,
              un concept novateur resté sans suite | 
         
        
          Le
                  28 Mai 2000, NS Reizinger et Railion lancent un nouveau concept
                  de train de nuit entre Amsterdam et Milan dénommé OverNight-Express
                  : Il associe le transport de voyageur au transport de fret.
                  Pour ce dernier, ce sont les produits fragiles qui sont particulièrement
                  visé, de type fruit ou fleurs, et nécessitant
                  des temps de transport les plus réduit possible, pour
                  le maintient de leur fraîcheur. Cette combinaison offre
                  plusieurs avantages : 
• le retour d’une liaison de qualité entre les Pays-Bas et
l’Italie  
• une rentabilité croisée entre le transport de voyageurs
et de fret, 
• une garantie horaire, par une priorité identique voyageurs/fret. 
        Les horaires du train permettent aux voyageurs, de bonnes correspondances à Milan,
        vers Venise ou Rome. 
• Train 209 Amsterdam 17h55 - Milano 07h50 (ne circule pas les samedis)  
• Train 208 Milan 20h05 - Amsterdam 10h37 (ne circule pas les dimanches) 
        Les premiers mois du service sont prometteurs. Le nombre de wagons de
        fret passe de 3 à 5, tandis que le taux d’occupation des
        voitures voyageurs passe de 30% à plus de 70%. Ces bons scores
        amènent les opérateurs à réfléchir à étendre
        un service similaire, depuis Amsterdam vers Lyon, Munich, Berlin, Vienne. 
        En Mai 2001, l’OverNight Express propose désormais à ses
        clients fret l’acheminement de conteneurs, par incorporations de
        nouveaux wagons fret. Coté voyageurs, les arrêts de service
        de Chiasso et Milano Greco-Pirelli sont ouvert au service commercial
        quelques semaines plus tard. 
        Mais l’envol durable n’a pas lieu. Le concept reste économiquement
        très fragile, et l’OverNight-Express est finalement
        supprimé le 27 octobre 2001, amenant avec la lui la fin des études
        des extensions du concept. Les voitures-lits sont reprises par les chemins
        de fer autrichiens. 
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