Paris,
Samedi 11 août 2012, gare de l'Est, au milieu des départs
pour tout l'est de la France, le train 453 Transeuropean-Express Paris
- Berlin - Moscou, opéré par RZD, est affiché au
départ de la voie 4. Les Provodnik et les Provodnitsa sont déjà au
pied de leur voiture, prêt pour l'accueil de leur voyageur.

Mon billet, obtenu en guichet SNCF m'indique que je suis en place
12 de la voiture 254. J'ai réservé un compartiment
single.
Le premier jour
Quelques voyageurs, certains avec enfants se présentent auprès
du personnel et au final, une trentaine de personnes prend place à bord
du Transeuropean-Express. Le train est composé de 9 voitures (voir
la composition ci-contre).
08h31, le départ du train
est donné, le train quitte lentement
la gare, les dernières aiguilles sont franchit, le grand voyage commence.
La banlieue parisienne défile. Le personnel met en place les sièges
en mode place couchée pour ceux qui le désir, il est temps
de s'organiser dans le compartiment pour passer au mieux les 38h00 de voyage.
Et en premier
lieu, c'est de mettre la chaussure traditionnelle des trains russes long
parcours : "Les tongs". Côté service en voiture, un
Provodnik et une Providnitsa se relaieront durant tout le trajet.
Juste apres Meaux, nous croisons le train de nuit Berlin - Paris. Berlin,
justement, que nous devrions atteindre le soir même. Le chapelet des gares principales
de la ligne 1 s'égrène : Château-Thierry, Châlons-en-Champagne,
Vitry-le-François, Bar-le-Duc. La côte de Loxeville offre son nouveau
visage, avec la troisième voie désormais louée en permanence à Alstom.
Mais un élément d'inconfort dynamique se manifeste à chaque
freinage du train, où d'importantes secousses sont ressentis... À Lérouville,
le train bifurque vers Metz, laissant ainsi la Ligne 1 de côté.
Peu avant Metz, le saut de mouton de changement de sens nous passe du sens normal
de circulation "à gauche" au sens "à droite" que
nous n'allons plus quitter... jusqu'à l'entrée en Chine.
11h23 le train arrive à Metz-Ville, il est reçu voie 3. À l'occasion
du rebroussement, changement de locomotive : la 15021 est remplacée par
la BR 181 215-5 de la DB. Le train repart, direction l'Allemagne : À la
bifurcation de Rémilly, le train quitte la ligne 3 pour prendre la ligne
11 en direction de Forbach où il marque un bref arrêt pour embarquement
du personnel de la DB. En gare stationne beaucoup de matériel ECR.
Sur faisceau import se trouve la Prima II 91 87 00 47502-6 d'Alstom.
12h35, le Transeuropean-Express entre en Allemagne : changement de tension
pour la BR 181-2. Le train est dirigé vers Saarbrücken-Burbach,
sur la ligne de Trèves.
A Saarbrucken-Burbach, le train s'arrête, la BR 181 est retirée
du train tandis qu'au côté opposé, la BR 120 133-4 se
met en tête de la rame. L'attente semble longue. À 13h30, c'est
le départ
! Au passage à Saarbrücken Hbf, le train s'arrête brièvement
pour le débarquement du personnel SNCF.
D'importants travaux de rénovation de l'infra sont opérés
entre Sankt Ingbert et le Pk13.6 sur la voie du sens Mannheim - Saarbrücken
: voie deselectrifiée, déposée , mur de soutenement et ponts
en reconstruction. Ces travaux expliquent les détournements du train 453
certains jours par Strasbourg. Le train passe Kaiserslautern. L'entrée à Mannheim
se fait via Ludwigshafen Mitte. Le train dessert Mannheim Hbf à 15h17
/23, c'est le premier arrêt commercial depuis Paris. Puis via la Riedbahn,
le train rejoint Frankfurt (M), qu'il dessert en gare de Frankfurt Süd pour éviter
un nouveau rebroussement.
Après Frankfurt, le train est mis sur évitement, comme c'est prévu
dans sa marche pour laisser le passage au train IC 2253 Frankfurt Fl -Frankfurt
Sud - Leipzig Hbf. Après avoir desservir Fulda, le train entre sur la
NBS Wurzburg - Hannover. La ligne est essentiellement construite en viaduc et
en tunnel, le train roule à 200 km/h. Passage sans arrêt à Kassel
Wihelmshole puis à Göttingen. Le relief s'est désormais
applati. Nous sommes dans la grande plaine germano-polonaise qui nous accompagnera
jusqu'au
bout de la Pologne.
19h09 arrivée à Hannover Hbf, le train change de sens de circulation,
c'est la BR 120 qui est réutilisée. La rame des RZD à fière
allure avec ses couleurs et ses plaques d'itinéraires. Du coup, le train
ne laisse pas indifférent de nombreux voyageurs attendant qui leur train
régional, qui leur train IC ou ICE. Le soleil ayant accompagné le
train toute la journée, de nombreux photographes ferroviaires ont fait
le déplacement aux abord des voies.
Passage peu avant 20h00 en gare de Wolfsburg, qui est à l'ombre des grandes
cheminées de l'usine historique Volkswagen puis emprunt de la NBS Wolfsburg
- Berlin. Alors que le soleil se rapproche de l'horizon, passage en voiture restaurant,
fournit par PKP et desservit par 3 personnel de la WARS. Spaghetti carbonara
de qualité correcte avec effort de présentation soignée.
20h47 entrée dans Berlin, traversée de Spandau et le train est
reçu en souterrain de Berlin Hbf. Rebroussement. Le train est repris par
la 91 51 5370 003-3 de PKP-IC pelliculée "Danemark".

Beaucoup de monde à la montée : quelques passagers étonnant
: un couple avec valises et sachet rempli de vêtements de haute couture,
un voyageurs avec un vélo à moitié démonté,
contraint par la provodnitsa à le démonter entièrement
pour le mettre dans sa
housse, deux voyageurs avec des chariots rempli de produits technologiques,
des femmes avec leur enfant , des personnes âgées ... C'est le départ
de Berlin Hbf. Il fait désormais nuit noire. Pour retrouver l'axe de Varsovie
le train circule par le ring, passage à Frankfurter Allee, avec ses signaux
mécaniques, puis à Berlin Lichtenberg où le CNL pour Zurich
est en attente de départ. L'unique
nuit
Alors que Berlin s'éloigne, le Provodnik me prépare le compartiment
en position nuit. Il me sert un thé pour dans un beau verre posé dans
un porte verre en laiton.
Arrêt non prévu à Erkner, terminus du S Bahn, et qui entraîne
un retard d'un peu plus de 10 min au train. Enfin, juste avant 23h00, le
train s'immobilise sous la marquise de Frankfurt (Oder) sur la voie 10.
Pour chaque voyageurs, le Provodnik récupère les billets et le
Passeport. pour les ressortissants Allemand, il s'inquiète systématiquement
des visas, en particulier du Visa de transit pour le Belarusse. Malheureusement,
pour un couple âgé d'allemands monté à Frankfurt (Oder)
il ne s'en inquiètera pas assez... La Pologne est désormais toute
proche. Le train marque un nouvel arrêt à Oderbrücke sur voie
principale pour la commutation des systèmes de sécurité de
la locomotive. Sur le faisceau export un train de conteneurs avec en tête
la 181 049 Lotos. Le franchissement de l'Oder, marque la frontière
entre l'Allemagne et la Pologne.
Alors qu'à la traversée de l'Allemagne, aucun coup de sifflet
avait été entendu,
les choses reprennent à peine le Pont de l'Oder franchit. Le sens
de circulation est maintenu à droite. Le train est numéroté désormais
71014. Avant Rzepin, nous croisons l'EN Jan Kiepura Varsovie - Amsterdam
avec ses voitures venant de Moscou, et le train continue à travers
la Pologne. Il dessert Rzepin puis Poznan et arrive à Varsovie au
petit matin : Passage sans arrêt à Varsovie
Zachoda puis desserte par la passante souterraine de la gare Centrale,
il est alors renumeroté 71015, puis marque un long arrêt à Varsovie
Wschodnia. La voiture restaurant située en milieu de train est retirée
et la Taurus est échangée avec une EP07 de PKP.
De
Varsovie à Moscou
C'est
la dernière étape
au sein de l'Union Européenne ! Le train file à travers la
plaine, passe notamment à Siedlice et à Lukow. Dans cette
dernière
gare, se raccorde une ligne transversale venant de Cracovie. Un train régional
pour Terespol attend en gare.
La frontière se rapproche : la provodnisa fait le tour des compartiments
pour prévenir que dans 15 min nous arrivons à la frontière.
Il est temps de se reveiller et de se mettre en ordre. Les premiers wagons au
gabarit soviétique font leur apparition, le train débute la traversée
de l'immense complexe ferroviaire de Malaszewicze - Terespol. Stationnent sur
les faisceaux des trains de conteneurs, de bois, de produits chimiques, d'automobile,
de coke et de charbon. pour chaque produit existent des chantiers de transbordement
dédiés ! Plus étonnant se trouve également une rame
de voitures CIWL encore en livrée bleue.
Le train s'arrête en gare de Terespol : Montée à bord des
douanes polonaises. Contrôle des passeports puis des marchandises à déclarer.
Des voyageurs russes présentent de nombreux certificats de produits à l'exportation.
Pendant le contrôle, un train régional Brest - Terespol entre en
gare. il est composé de six voitures BC et tracté par
la loc PKP EP07 375
C'est le départ. Sur une voie large, un M62 est en tête d'un train
de fret pour Brest.

Des
caméras surveillent la voie en sortie de gare, franchissement de la
frontière
géographique
entre la Pologne et la Bielorussie, lors du passage du Bug. Avec
l'entrée
en Biélorussie, c'est un changement de fuseau horaire qui
est également
opéré (on avance les montres d'une heure). Le train
arrive dans le complexe de Brest, il est désormais numéroté 24.
À
peine quelques centaines de mètres parcouru en Biélorussie,
le train est arrêté pour les contrôles des douanes.
Pour certains ressortissants européens, il faut avoir un visa
pour entrer en Biélorussie. Malheureusement,
le couple âgé monté à Frankfurt sur l'Oder à fait
confiance aveuglément à son agence de voyage. Si il
dispose bien d'un visa Russe, les passeports ne comportent pas de
visa pour le transit de
Bielorussie. Alors que tous les contrôles se terminent, les
deux malheureux, la femme étant en pleurs, sont descendus
du train pour retour au moins en Pologne. Le train se met lentement
en mouvement, pour s'arrêter un peu
plus loin au milieu des essieux. La locomotive PKP est dételée
et une locomotive de manoeuvre des BC vient se mettre à l'arrière
de notre rame.

Après
un peu d'attente, la rame est refoulée en deux parties
sous la grande halle dédiée aux changements des boggies.
Les wagons sont positionnés un à un au niveau des vérins
de levage. Les boggies sont désolidarisés des caisses et une à une,
les caisses sont levées. Les boggies 1,435 sont déplacés
en sortie de Halle coté Terespol.
Les boggies 1,520 ont été positionnés à l'entrée
de la halle sur les deux voies coté Brest, et sont roulés sous
les wagons dès l'évacuation complet des boggies
1.435.
Les attelages UIC sont remplacés par les attelages automatiques à l'aide
du pont-roulant,

puis le train est reformé : La locomotive diesel belarusse
tire notre rame sur la voie 3 en gare voyageurs pour nous
refouler sur des
voitures RZD nous attendant (1 voiture restaurant et 4
voitures places assises).
Une fois retirée, c'est la loc BC4 497 qui est mise en tête
du train : elle est chargée de la traction du train
jusque Wyazma.
À
11h30 le train s'ebranle. Prochain arrêt Minsk. Entre Brest et
Minsk : paysage de forêt essentiellement. De temps en temps des
parcelles cultivées.
De nombreux point d'arrêts ferroviaires jalonnent la ligne. Nombreuses
maisons en bois colorées parfois assez isolées. Côté voiture-restaurant
désormais russe, le serveur fait de nombreux allers-retours
entre les voitures-lits et son office. Sur les tables
de la voiture-restaurant, les portes
serviettes et les menus sont aux couleurs du train Paris
- Berlin - Moscou.
Avant Minsk arrive la ligne de Kaliningrad et de Vilnius.
Le train arrive à Minsk
avec près de 30 minutes de des opérations à Brest.
Arrive peu après le train Moscou - Paris. En gare stationne la rame bleue
BC du Minsk - Irkutsk, ainsi qu'une rame Flirt. Le train reprend sa route vers
Moscou. On dessert Orsha. Le franchissement de la frontière Biélorussie/Russie
se produit, sans arrêt entre Osinovka et Krasnoye. Un nouvel avancement
de l'heure est opéré, nous avons désormais deux heures de
décalage par rapport à la France. La circulation jusque Smolensk
est perturbée par des trains de fret garés
en pleine voie, du fait de la saturation de la gare marchandises
de Smolensk.
Ainsi, le
Transeuropean Express double :
Dans un premier temps en circulant à contre voie,
un groupe de trois trains de Fret
Dans un deuxième temps, c'est un train de fret venant d'une autre ligne
qui est calé au signal d'arrêt,
Enfin, quatre trains garés à contrevoie sont également doublés.
À
20h00, le train arrive à Smolensk avec 25 minutes de retard.
Smolensk est une importante gare de croisement de la
ligne Minsk - Moscou :
Vers le sud part une ligne qui rejoint la Mer Noire, le Caucase
via Rostov ou Volgograd en longeant la frontière
ukrainienne. Vers le Nord-Ouest, la ligne permet de rejoindre
St. Petersburg
et Riga.
À
droite, après la gare, on aperçoit le Kremlin de Smolensk,
comme me le souligne le Provodnik.
Entre Smolensk et Vyazma, le trafic fret reste important.
Vyazma est la dernière étape
du voyage.

La
locomotive est remplacée par une ??7 des RZD. À la sortie de
Wyazma, on croise le train de nuit Moscou - Vilnius, reconnaissable à sa
couleur rouge.
L'arrivée à Moscou se profile, le voyage se termine. Malgré la
longueur du trajet, le temps est bien passé. Les parties communes
de la voiture sont restées bien propre sous les efforts des
accompagnateurs qui ont nettoyés régulièrement
toilettes, tapis, vitres... La quiétude a dominé durant
tout le trajet. Il est 00h04. Moskva Belorruskaya,
terminus du train, avec finalement seulement cinq
minutes de
retard. Tous les voyageurs descendent de voiture.
Correspondance pour Irkutsk, ... Dans
trois jours. |
Composition
du train 453 du 11/08/2012
|
au
départ de Paris-Est
BB 15021
WLSRmee 62 20 86 91 216-8 1/250
WLSRmee 62 20 86 91 276-4 2/251
WLSRmee 62 20 86 91 239-1. 3/252
WRmnouz 61 51 88 90 003-4 (PKP IC)
WLABmee 62 20 71 90 233-3. 4/253
WLABmee 62 20 71 90 226-7. 5/254
WLABmee 62 20 71 90 281-2. 6/255
WLABmee 62 20 71 90 262-2. 7/256
WLABmee 62 20 71 90 249-9. 8/257
|
Train...
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L'histoire
du train Paris - Moscou
(lire)
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